Servi par la composition – identifiable dès les premières notes – de John Barry, il nous rend attachant d’emblée le duo Brett Sinclair/Danny Wilde (incarné par Roger Moore et Tony Curtis) qui a pourtant tout pour être antagoniste. Le montage ultra novateur pour l’époque utilise la technique de l’écran splitté pour dérouler de façon synchrone la vie des deux héros à grand renfort de photos anciennes, de coupures de presse et d’éléments biographiques insistant sur le fait que tout les sépare, jusqu’à leur rencontre où le split disparaît, les réunissant à la fois dans un même plan et leurs centres d’intérêts communs : les voitures de sport, le luxe, les femmes, le jeu, l’insouciance…
Comme leurs personnages que tout oppose (un authentique Lord anglais né riche et passé par Oxford versus un gars du Bronx self-made man ayant fait fortune dans le pétrole et la finance), une des clés du succès l’Amicalement Vôtre réside dans l’évidente jubilation de Moore et Curtis à jouer la rivalité amicale. Les deux hommes, qui ne s’étaient jamais rencontrés auparavant, créèrent ainsi, il y a une cinquantaine d’années, ce qui deviendra le concept du buddy-movie, associant deux potes pouvant toujours compter l’un sur l’autre bien que diamétralement différents… jusque dans leurs choix automobiles (également cultes) : une Aston Martin DBS pour le British, et une Ferrari Dino 246 GT pour le Yankee.