« Il était une fois 3 filles superbes qui avaient décidé de s’engager dans la police. Mais on les avait cantonnées dans des travaux bien peu passionnants. Alors moi, Charlie, je les ai sorties de ce cauchemar pour les engager. Et je ne le regrette pas, car ce sont vraiment de Drôles de dames… ».
Vous vous souvenez ? C’est de cette manière que débutait chaque épisode du feuilleton iconique des années 70, Drôles de dames. Un pitch qui se greffait sur le générique d’ouverture, où se dessinait le profil d’une hydre à 3 têtes symbolisant un trio de détectives féminines, prêtes à se lancer dans toutes les aventures pour résoudre des enquêtes sous l’égide d’un mystérieux mentor. Sacrées nanas que ces 3 Drôles de dames qui réussirent, entre autres mérites, à redonner un vrai relief aux rôles féminins dans les séries policières.
Drôles de dames (Charlie’s angels pour la version originale) est une série américaine composée de 115 épisodes, qui fut diffusée pour la première fois aux États-Unis sur le réseau ABC en 1976. Il fallut attendre 2 ans et le mois de janvier 1978 pour découvrir ces détectives de chic, de choc et de charme en France, le dimanche après-midi sur Antenne 2.
Drôles de dames met en scène 3 femmes détectives, surnommées « Les anges de Charlie », qui travaillent pour un millionnaire énigmatique, Charlie Townsend. Intelligentes, efficaces et diablement débrouillardes, Kelly Garrett (Jaclyn Smith), Jill Munroe (Farrat Fawcett-Majors) et Sabrina Duncan (Kate Jackson) réalisent des missions parfois complexes, souvent dangereuses, sous la tutelle bienveillante de John Bosley (David Doyle). Au fil des saisons, l’équipe évoluera avec l’apparition de nouvelles arrivantes : Kris Munroe (Cheryll Ladd) remplacera sa sœur Jill ; Sabrina Duncan laissera sa place à Tiffany Welles (Shelley Hack) puis à Julie Rogers (Tanya Roberts). Quant au fameux Charlie (incarné par John Forsythe), nul ne le connaît, pas même ses enquêtrices. Son visage ne sera d’ailleurs jamais dévoilé.
Ceci posé, la suite appartient au passé. Car c’est autour de ce scénario central que s’est construite l’une des séries les plus populaires des années 70. Pendant 5 ans, Drôles de dames figura parmi les 20 séries américaines les plus regardées. Chaque mercredi soir, à 22h, plus de 40 millions d’américains suivaient les aventures de ce trio de détectives.
Certes, les puristes peuvent y trouver à redire : 3 femmes soumises à un patron qu’elles ne rencontrent jamais, caricature parfaite du play-boy en sus puisqu’on ne l’aperçoit généralement qu’entouré par une cour de très jolies femmes. Il n’empêche que Drôles de dames fut l’une des premières à proposer une alternative aux séries policières de l’époque, où le rôle principal n’était confié qu’à des hommes. Rappelez-vous de Mannix, de l’inspecteur Columbo, Des agents très spéciaux ou encore de Starsky & Hutch. Les actrices n’incarnaient à leurs côtés que des emplois secondaires en jouant les victimes, les prostituées, les veuves éplorées ou les secrétaires dévouées. Les anges de Charlie, elles, détenaient le pouvoir. Elles savaient manier le révolver et le coup de pied renversé pour désarmer leurs adversaires (masculins !) sans perdre leur humour ni leur sex-appeal !
Grâce à ces Drôles de dames, s’ouvrit ainsi une cohorte de feuilletons où la femme occupait enfin le centre le l’écran, comme dans Hart to Hart (L’amour du risque), Remington Steele, Murder she wrote (Arabesque) et même, dans un registre différent, Super Jaimie et Wonder Woman. La série assura la gloire de ses actrices, notamment celle de Farrah Fawcett-Majors dont le brushing, le « Fawcett Flip » !, fut souvent copié mais rarement égalé !
En ce premier mois de l’automne traditionnellement consacré aux femmes, à travers la campagne Octobre rose destinée à sensibiliser et informer le public sur le cancer du sein (tout en récoltant des fonds pour la recherche), inviter les Drôles de dames à nous rejoindre nous paraissait être une bonne idée. Une grande partie de la population féminine trouva, dans cette série, des modèles auxquels s’identifier : des femmes qui étaient belles certes, mais surtout intelligentes et courageuses.
Pour pousser plus avant cette quête de la féminité, par icônes de la pop-culture interposées, vous trouverez dans notre concept-store une manne (aux trésors !) de publications, livres, magazines, affiches aussi, qui vous embarqueront dans un voyage à rebours dans le temps, direction les années 70. Merci Charlie !
Drôles de dames fut l’une des premières à proposer une alternative aux séries policières de l’époque, où le rôle principal n’était confié qu’à des hommes
Il n’est jamais facile d’imiter ce qui a existé. Certaines créations restent éternelles, et ne peuvent être modifiées. En 2011, un reboot télévisé, sobrement intitulé Charlie’s angels, vit le jour mais fut annulé après seulement 8 épisodes. En 2000, la McG a réalisé la première adaptation sur grand écran des Drôles de dames (Charlie et ses drôles de dames) avec Cameron Diaz, Lucy Liu et Drew Barrymore dans les rôles principaux. 3 ans plus tard, une suite est née sous le titre Charlie’s Angels 2 : Les anges se déchaînent !