Ron Arad, un designer de génie

Ron arad

Indiscipliné, c’est de cette manière qu’il se définit. Très jeune, Ron Arad se détourne du métier d’architecte, pour rejoindre le design ; un univers plus propice, lui semble t-il, pour laisser libre cours à son imagination et à sa créativité. L’avenir lui donnera raison, puisque l’artiste israélien a su devenir, au fil des années, l’un des designers les plus emblématiques de sa génération.

Fauteuil Rover & Étagère Bookworm

Ron Arad naît à Tel-Aviv le 24 avril 1951. Dans un premier temps il fait des études à l’Architectural association school of architecture de Londres ; sans pour autant se diriger par la suite vers une carrière d’architecte, car il juge cet univers trop contraignant. Pour laisser libre court à sa créativité, il se tourne spontanément vers la création d’objets et de mobilier, et découvre le design en Italie.

 

En 1981, il fonde son premier atelier-studio, One Off Ltd (littéralement « Pièce unique » en français), avec son associée Caroline Thormann. C’est ici qu’il imagine son premier fauteuil, le Rover, qu’il entoure d’une structure en demi-arc circulaire composée de tubes d’acier brut ou laqué. Pour réaliser son prototype, il s’est inspiré de l’industrie automobile et s’est emparé d’un siège de voiture dans une casse, pour le customiser. Le Rover remporte d’emblée un énorme succès, et propulse Ron Arad au rang de designer de génie.

 

Au Rover succède la Well-tempered chair (en 1986), un fauteuil club revisité, réalisé avec 4 feuilles d’acier trempé maintenues par des rivets pour former l’assise, le dossier et les 2 accoudoirs. On doit aussi à Ron Arad l’étagère Bookworm (1993), une bibliothèque élastique aux lignes sinueuses qui prend la forme que l’on désire, sans que sa résistance ni sa fonctionnalité ne soient altérées.

Détournement de matériaux by Ron Arad

Détourner des matériaux de leur vocation première, s’emparer des dernières technologies, c’est de cette manière que Ron Arad travaille et c’est ce qui signe sa démarche. Ses créations se caractérisent par leurs formes pures, leur souplesse et un goût prononcé pour les courbes. Il utilise beaucoup le métal, les tubes d’acier, les grilles, l’acier soudé et la plupart des matériaux que l’on retrouve plus facilement dans l’univers de la construction, immobilière ou automobile.

 

La série BOOP (Blow Out Of Proportion 1998-1999) résulte de sa découverte d’une machine utilisée dans l’industrie automobile et aéronautique pour mouler sous vide des pièces en aluminium. Il emprisonne aussi une chaîne stéréo dans du béton (la Concrete stereo), l’idée, dit-il, étant de faire se rencontrer 2 entités qui ne s’étaient jamais croisées ! Souvent, c’est le matériau qui dicte sa création : la flexibilité des fibres (de verre ou de carbone), le poli de l’acier, le polypropylène lui inspirent un objet ou une gamme de mobilier. C’est ainsi qu’il imagine, dans les années 2000, le Blo-Void, un fauteuil en acier poli qui repose sur une structure basculante. Oh Void 1 et Oh Void 2 lui succèderont, qui seront fabriqués en corian, une matière plastique à base de résine acrylique, et en fibres de carbone.

Les créations de Ron Arad sont visibles un peu partout à travers le monde. Certaines sont exposées dans les musées. Savez-vous qu’une autre manière de rencontrer ce designer de génie est de pousser la porte de No Brand ? Puisque justement, on l’évoquait, nous accueillons en ce moment dans notre show-room un exemplaire du désormais célèbre Blo-Void, ce fauteuil aux lignes aériennes et futuristes. À découvrir, en vrai, dans notre concept store. Vous pourrez même le toucher !

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Détourner des matériaux de leur vocation première, telle est la démarche de Ron Arad

Ron Arad au musée

Le centre Georges Pompidou a accueilli en 2009 une exposition-rétrospective (« No discipline ») consacrée à Ron Arad. Le designer avait conçu en personne la scénographie, autour des différents axes de son travail : l’architecture, les pièces uniques, les prototypes et les séries limitées, les objets produits en série et commercialisés. L’expo a investi ensuite le Museum of Modern Art de New York, puis le Stedelijk Museum d’Amsterdam l’année suivante.